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Le retour aux 39 heures?

par EMLV 4ème année 16 Septembre 2015, 14:16

Le retour aux 39 heures?

Mise en place par le gouvernement Jospin dans les années 2000 et considérée comme l’une des réformes les plus emblématiques du progrès social en France, la loi des 35 heures hebdomadaires fait aujourd’hui débat.

L’initiative de l’entreprise Smart relance la question d’une réforme pour un passage aux 39 heures.

L’idée de la réduction du temps de travail émerge depuis bien longtemps dans les esprits. Thomas More dans son livre L’Utopie prône déjà les avantages du « travailler moins ».

Plus tard, le gouvernement socialiste affichait son désir de réduire le temps de travail en vue d’atteindre quelques objectifs bien fixes tels que le partage du temps de travail suite à l’augmentation de la population française ou alors une meilleure organisation du temps de travail.

Les 30 glorieuses étant derrière nous, les entreprises suivent de moins en moins les concepts Tayloristes qui prônaient le travail à la chaîne et qui délaissaient le bien être du travailleur.

Janvier 2002, la loi Aubry est désormais appliquée, la durée légale du travail est dorénavant de 35 heures hebdomadaires.

L’enquête de la DARES sur les activité et conditions d’emploi de la main-d’œuvre montre qu’au premier trimestre de 2015, les salariés français effectuaient en moyenne 6 heures supplémentaires par semaine tous secteurs confondus. Donc, malgré la loi en vigueur, les entreprises ont réussi à outrepasser la contrainte des 35h et à éviter une politique d’embauche (un des objectifs principaux de cette loi).

Elles ont préféré obvier les coûts de nouvelles formations et faire travailler le salarié autant qu’avant en moins de temps.

Passer aujourd’hui à une durée légale de travail de 39 heures au lieu de 35 diminuerait donc le pouvoir d’achat des ménages Français.

Nous pouvons supputer ceci en considérant qu’elle repousserait seulement le seuil de rémunération des heures supplémentaires de 35 à 39 heures.

Outre la conséquence de la baisse du pouvoir d’achat, les salariés travailleront (désormais officiellement) 4 heures en plus, de ce fait l’entreprise risque de se trouver en situation de sur effectif, ce qui amènerait probablement à des baisses de contrat intérimaires ou voire même dans les cas les plus délicats, des licenciements économiques. Ceci signifie donc une pression supplémentaire pour les travailleurs.

De plus, concernant les entreprises, nous pouvons imaginer les coûts nécessaires de restructuration suite à la loi de 2002. Elles se sont peu à peu adaptées aux nouvelles lois et le secteur des ressources humaines a si bien réorganisé le temps de travail que les Français arrivent toutefois en tête des salariés les plus productifs d’Europe (45,4 euros par heure travaillée contre 31,8 euros en moyenne dans l’Union Européenne).
Le journal "The Economist" a même félicité les travailleurs français qui affichent une productivité horaire de 22% de plus que les Britanniques.


Concernant l’entreprise Smart, nous pouvons considérer l’idée des 39 heures comme une régression des acquis sociaux (augmentation de 6% du salaire de base contre 12% d'augmentation du temps de travail).

Néanmoins cette initiative est proposée par la direction de Smart dans un but de pérennisation de l’emploi et de compétitivité, simplement pour éviter à l’entreprise d’entamer une politique de plan social d’ici 2020.

Léa Hijazi

http://www.lemonde.fr/economie-francaise/article/2015/09/11/les-salaries-de-smart-se-prononcent-a-56-pour-un-retour-aux-39-heures_4753490_1656968.html

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